Par Stanislas de Cordoue, Directeur marketing Hub One Mobility
La reconnaissance vocale a commencé à se développer en France au début des années 2000, pour répondre aux besoins de la grande distribution. Présentant à la fois l’avantage de réduire significativement le taux d’erreurs et d’optimiser la productivité, les technologies vocales se sont rapidement imposées dans ce secteur pour qui la gestion des entrepôts est un facteur clé de réussite.
Depuis quelques années, les technologies vocales s’ouvrent cependant à de nouveaux marchés et séduisent des entreprises de plus petite taille. Elles sortent également du seul cadre de la préparation de commandes et trouvent des applications pour les inventaires, le contrôle à quai et au chargement, le contrôle qualité, etc. Aujourd’hui, seule la réception des marchandises reste difficilement vocalisable.
Les raisons du succès du vocal sont multiples :
L’émergence de nouveaux concepts comme le « drive-to-store(1) » ou encore l’avènement du e-commerce ont accru les exigences des consommateurs en termes de délais de livraison ou de visibilité sur les stocks. Le besoin d’optimiser les fonctions d’entrepôts est ainsi devenu prépondérant.
Le multimodal met le vocal à la portée de toutes les entreprises
Pour répondre à ces attentes, les technologies vocales ont rapidement évolué. Outre la performance de la commande par la voix, désormais optimisée pour que les bruits de fonds ne créent plus d’interférences, la complexité de la vocalisation de certains scénariis pose encore parfois problème. La multimodalité est donc devenue un maître mot chez les éditeurs de solutions : afin de couvrir l’ensemble des besoins des utilisateurs, les solutions allient aujourd’hui le vocal, la radiofréquence et l’affichage ou la saisie des informations sur écran ou sur clavier.
Par ailleurs, l’implémentation du vocal en entrepôt supposait jusqu’à récemment de lourds investissements. En effet, la plupart des solutions du marché sont proposées avec des casques et terminaux propriétaires et dépendent d’un middleware donné pour communiquer avec le WMS (Warehouse Management System). Or cela impacte considérablement le délai d’implémentation, l’investissement initial et les coûts d’exploitation du client. Autre inconvénient, et non des moindres, le middleware interdit le temps réel, pourtant particulièrement pertinent pour le suivi des stocks.
Avec l’arrivée de solutions multimodales ouvertes communiquant directement avec le WMS, la technologie vocale est aujourd’hui affranchie de ces contraintes. Accessible en termes de coûts et aisément mise en œuvre, elle constitue une réelle opportunité pour les entreprises de toutes tailles présentant des besoins logistiques.
Une technologie efficiente et des gains de productivité réels
D’une part, la reconnaissance vocale permet au préparateur de commandes d’être guidé et de valider ses tâches par la voix, au moyen d’un casque équipé d’un micro. Plus besoin de scanner les codes-barres ou de remplir des fiches papiers : les manipulations sont réduites au minimum, avec un impact positif sur le taux d’erreur et une rapidité d’exécution inégalée. Nécessitant des temps de formation très courts, adaptées au handicap et souvent multilingues, les solutions s’adaptent de plus à chaque utilisateur et lui offrent une plus grande liberté de mouvement.
D’autre part, elles permettent aux entreprises de suivre à tout moment l’ensemble des opérateurs et d’optimiser ainsi leur temps d’occupation et leurs déplacements dans l’entrepôt. L’impact sur la productivité est significatif : les entreprises passant de la préparation de commandes papier, toujours très répandue, à la reconnaissance vocale observent généralement une augmentation de 30% de leur productivité en entrepôt !
Ces nombreux atouts expliquent l’adoption croissante du vocal par des entreprises aux profils plus variés et sa généralisation dans l’entrepôt.
(1) Comportement d’achat spécifique par lequel le consommateur effectue une recherche d’informations sur le web avant d’aller effectuer son achat en point de vente physique.