Trokeur, Numérocteur, ou Participapulseur : des nouveaux métiers pour inventer demain ?
Une étude récente de deux chercheurs de l’université d’Oxford nous apprend que d’ici à 2030, 47% des métiers existants aux Etats-Unis auront disparu en tant que tels : soit ils auront évolué de façon radicale, soit ils seront tout bonnement remplacés. Aussi, d’aucuns se sont penchés sur le nommage de ces nouvelles activités. Ainsi, le Dico des Métiers de Demain, lancé par les Propulseurs sous la houlette de Mme Paucot, recèle quelques trésors d’inventivité et d’anticipation. Je n’ai pu résister à l’envie d’en porter quelques-uns à votre attention.
Il me semble que certains de ces métiers futurs existent déjà mais avaient échappé jusqu’à ce jour à un processus de nommage digne de son nom. Ainsi le trokeur, « expert en consommation collaborative, spécialiste des échanges sans intermédiaires. ». Ou le participapulseur, « concepteur et animateur de manifestations participatives ».
A titre personnel, je vous avouerai que ma famille et mes amis tolèrent ma zombiquité – « capacité d’être présent physiquement et absent mentalement car en lien avec des personnes distantes ».
Dans ce beau monde demain, les visualiTiciens seront nos experts de la visualisation des données numérisées. Il nous faudra également traiter les pathologies de toutes sortes qui résulteront de l’usage massif de données en mobilité. Ainsi le numérocteur, « thérapeute spécialisé dans le traitement des personnes ayant eu des pertes brutales de données numériques », ou le nomophobcteur, « praticien spécialisé dans le traitement de la nomophobie ou la peur d’être séparé de son téléphone mobile ».
Surtout, je demeure très attaché à ces métiers qui nous sauveront d’un changement trop radical. Face à toute traction forte, une force inertielle vient compenser le mouvement. Je compte beaucoup sur le musardeur, « concepteur de dispositifs créant de la lenteur ». Moins drôles mais certainement tout aussi garant d’un règne humain prolongé, le génomicien se présente comme un « éthicien qui anticipe les dérives liées au décryptage du génome » et le légisboteur comme un « spécialiste du droit des robots ». Il nous faut à tout prix éviter d’entrer en ditechture, une «concentration de pouvoirs de manipulation par les technologies entre les mains d’individus, d’entreprises ou de groupes sociaux ». Au quotidien, les clapotiseurs « créeront des solutions permettant de diminuer la cacophonie informationnelle causée par le numérique ».
Je n’ai nul besoin de détenir mon diplôme de prédicticien (« expert utilisant les algorithmes et l’analyse sémantique pour prévoir des événements ») pour savoir qu’à présent j’ai piqué votre curiosité au vif, vous ne manquerez sans doute pas de consulter le site des Propulseurs (www.dicodufutur.org) ou du moins leurs présentations sur SlideShare (« métiers du futur » et « métiers de demain »).
Numériquement vôtre,
Patrice Bélie