RFID UHF : quels enjeux pour les élevages français ?
La technologie RFID poursuit son essor dans le secteur industriel, tant elle facilite le quotidien des équipes. Aujourd’hui, elle simplifie aussi la vie des éleveurs français dans la gestion de leurs troupeaux. Problème ? La technologie avance plus vite que la réglementation. Les élevages ayant l’obligation d’utiliser la RFID sont contraints de le faire avec l’ancienne technologie « basse fréquence », plus chère et moins performante que la toute nouvelle RFID « ultra haute fréquence ».
Qu’est-ce que la RFID ?
La RFID, de l’anglais « Radio Frequency Identification » (ou « Identification par Radio Fréquence » en français), est une technologie radio que l’on retrouve dans de multiples cas d’usage : des systèmes de paiement sans contact à la traçabilité des produits, en passant par la gestion fine des stocks et les inventaires rapides.
Si cette technologie se développe, c’est principalement pour ses deux grands avantages :
- La RFID est une technologie dite « passive », c’est-à-dire qu’elle n’a aucun impact sur le vivant. En effet, l’étiquette émettant des ondes radio est alimentée uniquement grâce à l’énergie transmise par un lecteur RFID.
- La RFID assure une traçabilité efficace, chaque radio-étiquette renvoyant des données associées à un identifiant unique.
Ces deux aspects font de la RFID un outil remarquablement efficace pour suivre le cycle de vie de chaque unité produite (de sa fabrication à son recyclage) et trouver de nouveaux leviers d’optimisation industrielle par la data.
Quel est l’usage de la RFID dans les élevages français ?
Les élevages bovins, ovins et caprins (à la différence des élevages porcins) ont l’obligation d’utiliser la technologie RFID pour identifier chacune de leur bête, et ce depuis 2010. Concrètement, depuis cette date, chaque animal se voit doté d’une puce dès sa naissance et jusqu’à l’abattoir. De cette façon, il suffit à l’éleveur de scanner l’étiquette unique de chaque animal pour disposer d’une grande quantité d’informations le concernant : suivi de ses mouvements, de son temps à l’air libre, de son poids, sa croissance, son alimentation, etc. Le système est donc bien rodé et les éleveurs bien au fait des bénéfices de cette technologie.
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RFID « Basse fréquence » et RFID « UHF », quelles différences ?
La RFID imposée par les instances mondiales dans les élevages bovins, ovins et caprins est une technologie dite « basse fréquence » (125 à 134 kHz). Cela signifie que, à l’image du système sans contact d’une carte bancaire par exemple, il est nécessaire d’approcher une à une les puces du lecteur pour pouvoir lire les données qu’elles contiennent.
La nouveauté, c’est la RFID UHF pour « Ultra Haute Fréquence » (850 à 960 MHz), grâce à laquelle il est possible de lire « immédiatement et en masse » les puces de tout un cheptel. Concrètement, l’éleveur n’est plus obligé de scanner chaque bête une par une. Il lui suffit d’installer un capteur qui se présente sous la forme d’un portique : il scanne ainsi plusieurs bêtes à la fois et sans entrer dans l’enclos.
Des élevages soumis à des restrictions différentes
Avant d’aller plus loin, il faut rappeler la distinction entre les élevages bovins, ovins et caprins d’un côté, et les élevages porcins de l’autre. Les premiers ont l’obligation de passer par une technologie basse fréquence normalisée au niveau mondial. Donc, si ces mêmes éleveurs faisaient le choix d’investir dans la RFID ultra haute fréquence, ils n’auraient pour le moment pas d’autre choix que de garder les deux technologies en parallèle…
De leur côté, les élevages porcins ne sont assujettis à aucune obligation d’utiliser la RFID, quelle que soit la fréquence. La plupart de ces élevages ne disposent donc pas de cette technologie ; les bêtes sont généralement identifiées par un numéro sur une bague plastique accrochée à l’oreille. Finalement, c’est un avantage pour ces éleveurs : éloignés de cette réglementation, ils ont la possibilité et donc tout intérêt à passer directement à la RFID UHF.
La RFID séduit davantage les élevages bio
Les raisons pour lesquelles les élevages bio en général – et les éleveurs porcins bio en particulier – ont tendance à investir davantage dans cette technologie sont logiques. Les coûts de production y sont plus élevés, ils entraînent donc des prix de vente et des marges plus grandes. La valeur ajoutée de cette technologie est donc suffisamment importante pour couvrir les coûts d’investissement sans que cela ne coûte à l’éleveur plus cher que ce que lui rapporte la bête en sortie d’élevage. De plus, les animaux d’élevages bio sont moins vaccinés contre les maladies. Le suivi des données recueillies est ainsi d’autant plus important qu’il permet d’anticiper les maladies, éviter les décès, etc.
Quels sont les bénéfices concrets de la RFID pour les éleveurs ?
L’utilisation de la technologie RFID UHF montre des avantages de poids. Pour l’éleveur, c’est un gain de temps considérable puisque les puces de chaque animal sont lues par le portique. Ils peuvent ainsi consacrer moins de temps à la gestion administrative des bêtes et plus de temps à leur soin. Par exemple, même si l’éleveur prend un temps d’observation individuel, la RFID permet d’obtenir une alerte pour se concentrer en priorité sur celles qui en ont le plus besoin.
La RFID UHF permet aussi l’automatisation de certaines tâches et donc, du point de vue de l’animal, un meilleur suivi. En effet, les données associées à chaque bête (via leur identifiant unique) renseignent toutes les actions et les évènements de leur vie : les soins qui leur sont prodigués sont donc plus adaptés. De plus, cette technologie quasiment « invisible » s’avère bien moins intrusive pour l’animal. En bout de chaîne, on trouve le consommateur qui, lui aussi, a tout à gagner en possédant plus de renseignements sur ce qu’il achète.
Quels enjeux pour demain ?
Aujourd’hui, le consommateur est demandeur d’une plus grande transparence. Pour répondre à cette exigence légitime, c’est toute la filière (éleveur, transformateur, distributeur) qui devra s’équiper afin qu’il soit possible de retracer le parcours de chaque animal, de sa naissance jusqu’à l’assiette. Mais les avancées ne se feront pas sans l’intermédiaire du fournisseur de cette technologie. Ses objectifs ? Faire prendre conscience à l’éleveur que l’investissement initial est rapidement comblé par un gain de temps et d’argent. Rappeler aussi le caractère imminent de ce changement pour l’inciter à l’adopter avant d’être dos au mur.
Si la RFID Ultra Haute Fréquence intéresse davantage l’élevage bio et porcin aujourd’hui pour des raisons de réglementation et de coût, tous les éleveurs finiront par l’adopter. Les performances qu’elle promet sont en effet cruciales en termes de gain de temps et d’argent. Concernant la traçabilité, elle offre aussi la transparence attendue par les consommateurs. Fiable, efficace, invisible, non-contraignante… la RFID UHF semble promise à un bel avenir.
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