Réseaux mobiles et territoires : quelle feuille de route pour les collectivités ?
Les collectivités jouent un rôle majeur dans la transition digitale des acteurs publics et privés d’un territoire. C’est à elles que revient la mission de recensement et de mutualisation des besoins pour développer des réseaux mobiles sur mesure, de type privé et/ou hybride. Pour les aider dans leur fonction, voici une feuille de route qui les guidera dans la mise en œuvre de projets digitaux communs sur leur territoire.
- Action n°1 : étude par la collectivité de ses propres besoins
- Action n°2 : rassembler les besoins des acteurs du territoire
- Action n°3 : interroger le marché et analyser les possibilités techniques
- Action n°4 : valider le(s) scénario(s) technique(s) à définir sur le territoire
- Action n°5 : monter un business plan
- En conclusion
Dans le cadre de l’étude menée en partenariat avec Tactis, Athonet et Kontron, nous avons identifié les collectivités territoriales comme des acteurs de premier plan dans le développement des réseaux radio professionnels et des solutions 4G/5G privées.
Les collectivités, à l’échelle de leur territoire, doivent assurer un rôle de meneur pour fédérer les acteurs publics et privés, examiner les modèles de mutualisation possibles et encourager la mise en œuvre de projets communs sur le territoire.
Afin de les aider à remplir ce rôle majeur et stratégique, voici une feuille de route qui les guidera dans leurs actions.
Action n°1 : étude par la collectivité de ses propres besoins
Avant de se tourner vers les acteurs industriels du territoire, nous encourageons les collectivités à procéder à un état des lieux de leurs propres besoins et ressources. L’analyse de la situation se réalise en deux phases :
Identifier les usages digitaux
La méthodologie consiste, premièrement, à identifier les usages digitaux actuels de la collectivité territoriale ainsi que ceux à venir, dans les 5 à 10 prochaines années.
Il convient de différencier les usages Grand Public, comme la digitalisation de certains services publics (inscription cantine, renouvellement de papiers officiels,…) des usages professionnels.
Ces derniers concernent le facility management, la gestion du trafic routier (pilotage de la signalisation routière) ou encore l’affectation des ressources disponibles en temps réel. Citons, par exemple la géolocalisation des vélos pour optimiser l’offre de mobilité alternative.
Réaliser le bilan capacitaire
Dans une seconde phase, la collectivité doit réaliser son bilan capacitaire en comparant les usages actuels et futurs à ses capacités techniques. Cela revient à se poser la question suivante :
« Quelles sont les technologies actuellement à ma disposition pour répondre aux usages d’aujourd’hui et de demain ? »
Pour y répondre, voici quelques questions sous-jacentes que la collectivité devra également se poser :
- Quelle est la couverture ? Quels réseaux sont accessibles : réseau IoT, réseau PMR ?
- Quelles sont les limitations (obsolescence, performances, sécurité, débit, latence,…) ?
Lire aussi « 4G / 5G privée : quels sont les cas d’usage à fort potentiel dans l’industrie ?«
Action n°2 : rassembler les besoins des acteurs du territoire
L’étude est similaire à celle initiée auprès des collectivités elles-mêmes :
- identifier les usages au regard des besoins actuels et futurs.
- analyser les moyens à disposition et/ou à développer.
La collectivité établit une cartographie des cas d’usages et des spécificités des acteurs – entreprises et industries – du territoire. Elle identifie si des tiers partagent les mêmes besoins afin de monter des partenariats locaux (avec la CCI, avec de grands industriels,…).
L’objectif final est de pouvoir répondre à la question suivante : y a-t-il un besoin, au regard des usages, de développer un réseau mobile mutualisé de type privé et/ou hybride ? Y a-t-il une appétence des acteurs pour partager une même infrastructure au moins en partie ? Et si oui, de quelle manière : nombre d’utilisateurs ? Débit requis ? Périmètre géographique concerné ? À quel horizon ?
Action n°3 : interroger le marché et analyser les possibilités techniques
La phase 3 consiste à valider sur le terrain la faisabilité d’une mutualisation des besoins et l’émergence d’une solution globale.
La collectivité territoriale doit fédérer le plus grand nombre d’acteurs économiques, du secteur public et du tissu industriel local, incluant non seulement les grands groupes mais aussi et surtout les ETI, PME et PMI.
C’est à elle également que revient la mission de rassembler les parties prenantes incluant utilisateurs, fournisseurs de solutions et décideurs publics pour établir une liste des scénarios techniques possibles.
L’idée est d’écrémer les solutions techniques possibles pour répondre aux besoins spécifiques de chacun et de ne garder que deux ou trois scénarios compatibles en matière de :
- degré de mutualisation,
- bande de fréquence,
- relation avec d’autres technologies au global (WiFi, IoT, réseaux mobiles publics).
Action n°4 : valider le(s) scénario(s) technique(s) à définir sur le territoire
A ce stade, deux cas de figure se présentent :
- La mutualisation des besoins est possible : la collectivité se positionne pour monter un réseau opéré « multi-tenant » et fusionne les infrastructures avec les acteurs concernés.
- Il n’y a pas de mutualisation possible : chaque acteur agit indépendamment avec le fournisseur (opérateur, intégrateur,…) et la technologie (mobile, WiFi, IoT, PMR,…) de son choix.
Action n°5 : monter un business plan
Dans le cas d’une mutualisation, la phase finale concerne l’établissement du business plan entre la collectivité et les acteurs du territoire et la validation des aspects administratifs et légaux. Les parties prenantes sont bien sûr les décideurs publics, les industries locales majeures et les tiers intéressés.
En se basant sur un ou deux scénarios techniques de déploiement, les acteurs identifient les structures juridiques possibles, ainsi que les compétences opérationnelles nécessaires.
Il est essentiel, à ce stade, que les industries majeures du territoire soient motrices dans la recherche de solutions mutualisées.
Ensuite, la collectivité peut monter un opérateur local (avec ou sans l’aide d’un tiers) ou faire appel à un fournisseur alternatif, en montant un partenariat avec un acteur ayant la compétence d’opérateur.
En conclusion
Lorsqu’elle est bien menée, une telle démarche de la part des collectivités territoriales apporte de nombreux bénéfices aux acteurs publics et industriels. En travaillant étroitement avec un opérateur, cela permet de :
- Mieux connaître les acteurs du territoire et leur niveau de digitalisation,
- Recenser les technologies disponibles pour se digitaliser,
- Accélérer la transition digitale des industries et entreprises vers des technologies mobiles privées et/ou hybrides.
Même en cas de non-mutualisation des besoins, chaque acteur du territoire aura engagé une démarche de digitalisation en réalisant un état des lieux de ses cas d’usages actuels et à venir et des technologies à sa disposition.
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