Passpoint : le chaînon manquant entre la 4G et le Wi-Fi ?
Le Wi-Fi offert dans des lieux publics serait-il en train de devenir « has been » ? La 4G s’améliore en effet d’année en année, que ce soit en termes de couverture que de débit, qualité de voix, taille des forfaits, possibilité de se connecter à l’étranger sans frais supplémentaires. Mais le Wi-Fi n’est pas mort pour autant, bien au contraire !
De son côté, le Wi-Fi également s’améliore. S’il est bien géré, il peut permettre des débits très élevés, mais le hotspot souffre notamment de trois inconvénients par rapport à la 4G.
Tout d’abord, l’accès au service reste complexe car il faut « découvrir » le réseau : c’est-à-dire rechercher le bon nom de « SSID » et faire la démarche de s’y connecter ; et il faut ensuite s’authentifier, généralement via un portail de connexion et souvent remplir des informations personnelles ou visualiser une publicité. Enfin, de plus en plus d’entreprises déconseillent à leurs collaborateurs de se connecter à un Wi-Fi public pour des raisons de sécurité.
Une fatalité ? Certainement pas ! Il faut juste que le Wi-Fi public évolue… Et c’est là que le standard Passpoint intervient. Cette technologie permet de résoudre ces trois problématiques :
La « découverte » du réseau
Aujourd’hui, l’utilisateur doit chercher le bon réseau (par exemple « WiFi Gratuit Mon_Magasin ») et s’y connecter. Avec Passpoint, le réseau Wi-Fi « annonce » au device que c’est un réseau Passpoint gratuit (par exemple), et le device pourra s’y connecter automatiquement, sans aucune action de l’utilisateur.
L’authentification du réseau
Aujourd’hui, l’utilisateur « redécouvre » un nouveau portail de connexion chaque fois qu’il change de lieu et suit un parcours spécifique.
En revanche, si l’utilisateur est déjà client Passpoint (par exemple via son opérateur mobile, un opérateur Wi-Fi, ou peut-être demain Google, Apple et Microsoft…), il est automatiquement « accepté » par le réseau (technologies EAP).
La sécurité une fois connecté
Aujourd’hui, l’utilisateur est connecté à un Wi-Fi ouvert, les communications ne sont pas chiffrées localement. Avec Passpoint, les flux seront chiffrés de bout en bout.
Quand va-t-on réellement pouvoir utiliser Passpoint ?
Pour que la technologie fonctionne, il faut qu’elle soit supportée :
(a) dans les devices des utilisateurs ;
(b) par des opérateurs Passpoint (opérateurs mobiles par exemple) ;
(c) par les opérateurs des réseaux Wi-Fi.
Côté device, la technologie est aujourd’hui mature et supportée dans les dernières versions d’iOS, Android et Windows. Côté opérateurs, aux USA, la technologie est déjà très utilisée, notamment par les clients des différents opérateurs mobiles lorsqu’ils se rendent dans des aéroports ou stades opérés par Boingo. Ils basculent alors automatiquement de la 4G au Wi-Fi, selon le meilleur réseau disponible. Les utilisateurs réguliers du métro londonien disposent aussi d’un service similaire, en remplacement de la 4G qui n’est pas déployée !
En France, à l’exception d’Orange, les opérateurs mobiles ne se sont pas lancés sur Passpoint et son déploiement devrait être plus progressif ; pour l’instant, son utilisation est surtout liée aux initiatives de quelques opérateurs Wi-Fi.
Une fatalité ? Certainement pas. L’arrivée du Wi-Fi Calling et son lancement annoncé cette année chez 3 des 4 opérateurs mobiles, montre bien leur prise de conscience sur les intérêts du Wi-Fi. Il représente 4 fois plus de trafic que la 3G/4G en France, et permet une meilleure couverture des environnements indoor.
Demain, plus qu’aujourd’hui encore, les technologies seront plus complémentaires que concurrentes. Et avec le Wi-Fi Calling et Passpoint, passer de la 4G au Wi-Fi et vice-versa, deviendra aussi fluide pour l’utilisateur que passer de la 3G à la 4G.