Migration vers Android : 1 an après, quel est le bilan ?
CONSTAT N°1 : une migration sans changement d’usage majeur
Dans la majorité des cas, la migration vers Android s’est faite en douceur. Les acteurs de l’industrie ont préféré jouer la carte de la sécurité et du confort, en restant sur une utilisation de leurs terminaux mobiles à isopérimètre. Au-delà du fait de rendre graphique les applications, peu ont profité du changement d’OS (et des nouvelles fonctionnalités apportées par Android) pour faire évoluer leurs processus métier.
La répartition des usages des terminaux durcis demeure donc la même que sous l’OS Windows, à savoir :
- 70% des applications utilisées sont des émulateurs Telnet, reliées directement au WMS (Warehouse Management System) ;
- 20% sont soit des navigateurs Internet reliés au système d’information (SI) de l’entreprise soit des connexions de bureau à distance (RDP, Citrix…);
- 10% sont des applications métiers lourdes, sur lesquelles la migration vers Android peut avoir un impact fonctionnel.
Au bout du compte, du fait de l’utilisation de clients légers, 9 entreprises sur 10 (en moyenne) ont connu un changement d’OS sans impact majeur sur leurs pratiques professionnelles.
CONSTAT N°2 : une migration prudente du point de vue de la sécurité
Dans l’imaginaire collectif, Android est lié à des usages grand public, aux smartphones. Loin des exigences sécuritaires, techniques et fonctionnelles de l’industrie. Par conséquent, l’intégration de terminaux durcis fonctionnant sous l’OS mobile de Google a soulevé de nombreux questionnements légitimes dans les DSI équipés de MDM (Mobile Device Management) : Android sera-t-il adapté aux contraintes métiers de la logistique, et plus largement de l’industrie ?
D’autant plus que certaines entreprises disposent déjà d’une flotte de smartphones, pour des usages bureautiques (synchronisation des mails, agendas, téléphone, etc.). Mais tous les MDM ne se valent pas : certains sont par exemple incompatibles avec les exigences d’authentification sécurisée sur les réseaux d’entreprise, propres aux usages critiques en vigueur dans les métiers.
Avant de migrer, il convient de s’assurer que le MDM peut se loguer aux terminaux, offrir une gestion poussée du parc, et prendre en charge les mises à jour des applications lourdes, au-delà des mises à jour standards de l’OS.
CONSTAT N°3 : une opportunité pour de nouveaux processus métier
Comme nous l’avons vu, de nombreuses entreprises ont conservé des protocoles et des usages équivalents à ce qu’elles pratiquaient sur les environnements Windows. En revanche, parmi les 10% qui utilisent des applications lourdes, leur redéveloppement ou, a minima, leur re-compilation a été l’occasion de faire évoluer les processus métier.
Ainsi, sous Android, les terminaux deviennent des équipements capables de piloter des périphériques externes. La caméra ou l’appareil photo du mobile offre par exemple de nouvelles possibilités dans l’univers de la logistique. Les opérateurs peuvent contrôler en temps réel l’état des marchandises, joindre des photos en cas de litiges ou scanner les produits sans manipulation supplémentaire.
En conclusion, un an après, les premières migrations vers Android n’ont pas révolutionné les usages dans la logistique ou l’industrie. Beaucoup ont profité du renouvellement naturel des parcs et des flottes de terminaux durcis pour s’équiper du nouvel OS Android, mais peu ont saisi l’occasion de faire évoluer leurs processus métier. Compte tenu des enjeux, et des niveaux de sécurité attendus, les professionnels de la logistique et de l’industrie ont tout intérêt à s’appuyer sur l’expertise d’intégrateurs rompus aux environnements critiques pour profiter pleinement des capacités du nouvel OS.