Les nouvelles technologies au service de l’entrepôt du futur
La robotisation collaborative, un nouvel atout logistique
Les 3PL ont commencé à digitaliser les entrepôts, il y a une bonne trentaine d’années voire plus, avec le déploiement des WMS et des terminaux de radiofréquence. Aujourd’hui, les grands acteurs du e-commerce (tels qu’Amazon ou Cdiscount) passent la vitesse supérieure. Pour eux, comme pour l’ensemble des prestataires logistiques, la productivité passe par des solutions ergonomiques : il s’agit autant de diminuer la pénibilité (notamment concernant les charges portées et les déplacements internes) que de limiter les tâches répétitives.
L’une de ces solutions est l’intégration de robots au service de la préparation et du stockage. Il est d’ailleurs plus adéquat de parler de ces outils de manutention comme des “cobots”, contraction de “robotique collaborative”. Ils suivent les opérateurs dans l’entrepôt, sans qu’ils aient besoin de les manipuler, et les assistent dans les tâches répétitives et pénibles. Les employés peuvent ainsi se concentrer sur des tâches à forte valeur ajoutée, comme de choisir le bon produit.
D’autres solutions existent, tels que les exosquelettes qui visent à augmenter mécaniquement l’humain ou les lunettes augmentées qui transmettent directement les informations devant les yeux des opérateurs. En limitant au maximum les mouvements inutiles, la conjonction de tous ces équipements réduit la pénibilité au travail et sert donc à la productivité comme à la qualité. Des atouts supplémentaires pour les acteurs de la logistique en mal de candidats à la préparation de commandes, pourtant cœur de l’entrepôt.
Avec les entrepôts connectés, on s’approche du temps réel
Les entrepôts connectés, aussi présentés sous les termes de bâtiments intelligents (ou datahouse smart data), ont pour fondation le machine learning et l’intelligence artificielle. Grâce à des capteurs ou à des beacons, les machines, chariots, convoyeurs ou même drones sont interconnectés en temps réel pour toujours plus d’efficacité. Il devient possible de vérifier que les chargements comportent bien les bonnes palettes, les bonnes préparations et de réaliser des inventaires beaucoup plus rapidement. Là où un être humain a besoin d’une minute par emplacement, un drone comme celui de la société Hardis ou l’inventory viewer de Hub One peuvent le vérifier en deux secondes seulement.
Toutes ces informations forment le Big data. La multiplication des capteurs dans les entrepôts et des machines communicantes permettent de connaître de manière précise leur temps et mode d’utilisation. C’est la base même de la maintenance prédictive. Les pannes sont prévenues avant qu’elles n’arrivent. Comme ces outils connectés suivent aussi les préparateurs, il est possible de dire combien de kilomètres ils ont parcouru ou leur nombre de prises à la minute. Toutes ces technologies permettent de posséder une représentation la plus fidèle possible du stock physique en temps réel.
De la radiofréquence à la vue, des techniques de plus en plus fines
Augmenter l’équipement des préparateurs, via des lunettes, des outils externes, limite le nombre d’erreurs. Les chariots sont équipés de caméras et à chaque étape, de la constitution de la palette à la mise dans le camion, tout est automatiquement vérifié et noté. Cette pratique permet de mieux gérer les éventuels litiges, puisque tout est conservé dans un serveur d’images.
Pour arriver à ce résultat, les techniques ont dû évoluer. Avant, il y avait le papier, puis il y eut la radiofréquence. La voix l’a remplacée et aujourd’hui l’image prend le relais. Les équipements deviennent aussi plus légers : ceux d’avant-hier étaient lourds et encombrants. Aujourd’hui, les opérateurs utilisent des smartphones qui ne prennent presque plus de place.
S’adapter aux évolutions technologiques pour sécuriser l’activité
Pour un prestataire logistique, ces outils servent autant en interne qu’en externe. En interne, ils facilitent le recrutement : il devient beaucoup plus agréable, et plus tentant, pour un salarié de venir travailler dans une entreprise qui a agi sur la pénibilité, qui valorise son travail via un smartphone… et où les outils permettent d’effectuer ses tâches même sans parler français.
Du côté des clients, la technologie permet de vérifier à tout moment que les produits demandés soient présents dans les bonnes quantités, avec des délais de réactivité toujours plus fins. Ce qui sera de plus en plus demandé dans le e-commerce. Quant aux contrôleurs en fin de préparations, ils pourront être affectés à d’autres tâches à réelle valeur ajoutée.
L’essor de la cobotisation et de l’entrepôt connecté amène des niveaux de performance jusqu’à présent inégalés. Mais pour garantir ces nouveaux gains de productivité, les entreprises logistiques doivent accompagner leurs évolutions technologiques des mesures de sécurité réseaux adéquates (cybersécurité). L’activité se préserve ainsi de toute rupture de flux qui pourrait ralentir la bonne marche de l’entrepôt.