Le robot, un homme comme les autres ?
A chaque année sa révolution. 2014 fut celle de l’ultra haut débit. 2015, celle des objets connectés, et… demain ? Tous les regards se tournent vers ces robots pour lesquels l’enjeu sera de se faire oublier.
Avec le recul, les premiers élans de développement de la robotisation sont à l’image de tout le XXème siècle. L’homme se sent soudain en capacité de dépasser la fiction, mais un « je ne sais quoi » le retient de pousser trop loin ses expérimentations. Après son entrée fracassante dans les usines, le robot s’est vite retrouvé coincé au sein d’un périmètre volontairement restreint ; d’abord d’un point de vue physique, puisqu’il est peu mobile voire enfermé dans une cage la plupart du temps, mais également d’un point de vue métier et des tâches qui lui sont confiées.
Le robot sort de l’usine et s’humanise
Le regain d’intérêt pour la robotisation et la « cobotique » (robotique collaborative) apparaît donc plus comme une rupture des mentalités ou des usages, qu’une rupture technologique à proprement parler. D’après une récente étude du cabinet Boston Consulting Group (BCG), le coût global d’un robot industriel va ainsi chuter de 22% d’ici 2025 et son utilisation se généraliser sur de nombreux secteurs d’activité.
2015 nous donne d’ailleurs un aperçu de ce que pourrait être l’avenir proche du robot. Par exemple cet été, au Japon, ouvrira un hôtel où les employés « humains » auront pour principale mission de seconder les employés « robots ». Les clients de ce futur hôtel seront en effet accueillis à la réception par des « actroids » (contraction de « acteurs humanoïdes ») qui prendront en charge les bagages et entretiendront la chambre, tout en souriant, en bougeant les yeux et les mains et en exprimant certaines émotions.
Dans les services aux professionnels, le robot est également en train de prendre du galon. Aéroports de Paris expérimente à l’aéroport d’Orly Ouest, dans le cadre du lancement de son Espace Business, un robot, piloté par une hôtesse, qui accueille et invite les passagers en attente à découvrir les différents services innovants de l’espace. Mais la particularité de ce Robot Beam est qu’il permet, grâce à ses roues, un écran et une caméra, d’avoir (enfin !) le don d’ubiquité : être physiquement ici (à l’aéroport, à la maison) et virtuellement là (à l’école, au bureau ou encore dans une salle de réunion).
Une nouvelle société se dessine
Comme dans beaucoup d’autres secteurs, nous assistons donc à un changement de paradigme dans le domaine de la robotique. La révolution technologique s’efface au profit d’une révolution des usages. Pendant que le robot jouit d’une nouvelle liberté de mouvement et qu’il cherche sa place au sein de la société humaine, l’homme apprend à l’apprivoiser et à accepter sa présence dans son quotidien. Dans la sphère privée comme dans la sphère professionnelle.
A nous désormais de laisser une chance au robot de s’exprimer et de nous dévoiler tout son potentiel !