Le droit à la déconnexion : 10 exemples concrets pour les entreprises
Depuis le 1er janvier 2017, le droit à la déconnexion est entré en vigueur dans les entreprises dans le cadre de la loi Travail. Mais comment doivent-elles s’y prendre pour mettre en place cette nouvelle loi auprès de leurs collaborateurs ?
Si la notion n’est pas définie par le Code du Travail, l’objectif est de permettre le respect des temps de repos, de congés, et la préservation de la vie personnelle des salariés. D’après une récente étude, 37% des actifs* utilisent leurs outils numériques professionnels en dehors de leurs temps de travail.
Toute entreprise est maintenant tenue d’engager avec ses représentants syndicaux des négociations concernant « le droit à la déconnexion des salariés et la mise en place de dispositifs de régulation de l’utilisation des outils numériques ».**
Elles sont donc amenées à faire le point sur l’usage des outils numériques par les collaborateurs, et à proposer les actions les plus adaptées à leurs univers : entreprise internationale travaillant sur plusieurs fuseaux horaires, présence de cadres en forfait jours, travail à distance…
Lire aussi « Droit à la déconnexion et droit au télétravail : comment concilier les deux ?«
Voici 10 exemples déjà adoptés par les entreprises (et pour certains, avant même l’entrée en vigueur de la loi Travail):
1. Diffusion en interne d’un guide de bons usages des outils digitaux
Il est important de clairement expliquer en interne, le droit à la déconnexion, et de diffuser un nouveau guide des bons usages des outils numériques et des gestes à adopter en dehors du lieu de travail.
2. Réalisation d’une enquête de perception
Effectuer une enquête en interne peut être intéressant afin de comprendre la tendance à la déconnexion en fonction des postes, des services, et pouvoir déterminer ensuite les actions à mener. Un exemple de question pour l’enquête de perception : « j’arrive facilement à décrocher de mon travail le soir et le week-end : oui / non ».
3. Instauration d’une journée sans email
Ce principe peut permettre aux collaborateurs de communiquer autrement en entreprise et de les sensibiliser au droit à la déconnexion. Une agence de communication a ainsi mis en place « la semaine de la déconnexion ». Les participants étaient même invités à déposer leurs smartphones dans une boite en entrant en réunion.
4. Affichage automatique d’un pop-up sur l’écran de l’ordinateur
Une fenêtre s’affiche et invite le collaborateur à respecter ses temps de repos et celui des autres (« Je reste connecté ou je me déconnecte » / « Je choisis l’envoi différé »).
5. Le signaler dans la signature mail
Les collaborateurs peuvent mettre en place un message dans leur signature mail indiquant : « Si vous recevez ce message en dehors des horaires de travail ou pendant vos congés, vous n’êtes pas tenu de répondre, sauf en cas d’urgence exceptionnelle ».
6. Suspension de la fonction « réception » des emails sur smartphone
Pendant les périodes de congés, les repos, les arrêts maladie ou maternité, la DSI peut suspendre la fonction réception
7. Utilisation des fonctions d’envoi différé des emails les soirs ou le week-end
La fonction d’envoi différé permet d’envoyer des emails à un horaire préalablement programmé, afin de prendre en compte les temps de repos de chaque salarié.
8. Instaurer un programme « Mail on Holiday »
Ce programme efface automatiquement les emails reçus durant les congés, et les redirige vers d’autres interlocuteurs.
9. Fermeture des serveurs et des messageries électroniques le soir et le week-end
Le DSI de l’entreprise peut clôturer les serveurs de messageries électroniques le soir et le week-end..
10. Mise en place systématique d’un plan B (« back-up »)
Un plan B est nécessaire pour assurer la continuité de l’activité lors de l’absence d’un salarié, et éviter donc, toutes ruptures d’activités.
Et vous, quelles sont vos astuces pour déconnecter ?
*cabinet Eléas, spécialisé dans la prévention des risques psycho-sociaux
** Article L.2242-8 du Code du travail, Loi El Kohmri
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