L’avenir du transport ne se limite pas à la propreté des véhicules
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Le salon de Genève 2018 s’achève ce week-end. Comme toujours, cet événement phare de la scène automobile est l’occasion d’analyser les signaux forts envoyés par les constructeurs et de se projeter dans le transport du futur.
Une montée en gamme des voitures propres
Fait notoire cette année, les véhicules hybrides et 100% électriques se banalisent. Les constructeurs ont tous eu un modèle propre ou semi-propre à présenter au public, preuve que l’avenir de l’automobile ne s’imagine plus autrement qu’en vert ou en bleu. Toyota a même profité de l’occasion pour annoncer qu’elle arrêterait la commercialisation en Europe de ses versions diesel d’ici la fin 2018.
Autre indicateur marquant, la sensation et l’intérêt des médias pour les véhicules écolos se sont déplacés vers les marques premium et sportives. Les Polestar 1, Porsche Mission E et autre Rimac C_Two montrent que les énergies vertes en ont bien sous la pédale pour nourrir les rêves et les fantasmes des conducteurs du XXIe siècle.
Qu’en est-il des véhicules industriels ?
Le verdissement global de la société devient un enjeu fort pour le secteur du transport et de la logistique. L’évolution des mentalités, la généralisation des technologies basées sur la data, mais aussi le durcissement de la réglementation des grandes agglomérations, imposent chez les professionnels du secteur d’engager des mutations profondes qui ne peuvent se faire en un jour. Sans parler des coûts d’une telle transformation.
De nombreux acteurs du secteur disent avoir intégré la dimension écologique dans leur stratégie de marque. Beaucoup communiquent sur le renouvellement de leur parc automobile, sur l’acquisition de véhicules électriques, sur des tests d’une livraison par drone… De nouveaux entrants se positionnent aussi sur une livraison innovante du dernier kilomètre. Mais le ROI des investissements engagés est encore difficile à atteindre et les bénéfices se limitent généralement à des gains en notoriété.
Passer d’une vision court-termiste à la transformation de tout un écosystème
Il est utopique de vouloir transformer rapidement et de manière pérenne un secteur économique aussi complexe que celui du transport et de la logistique. Dans cette course contre la montre, initiée par les opinions publiques et le législatif, les transporteurs sont forcément perdants. Il est clair que l’avenir du transport ne se limite pas qu’aux véhicules. La révolution verte de l’activité passe également par une transformation des bâtiments, par une amélioration des processus et des conditions de travail, par un accompagnement des équipes au changement. Une paille !
Fort heureusement, les acteurs du transport et de la logistique ne sont pas seuls. Les partenaires de la transformation d’entreprise commencent à avoir suffisamment de recul pour proposer des solutions adaptées et éprouvées. Parmi les bonnes pratiques à retenir, trouver le juste équilibre entre la data et l’expertise humaine. Il serait en effet risqué de se priver des bienfaits de la data sur l’optimisation des coûts liés à l’activité, tout comme il serait dangereux de ne pas tenir compte du savoir-faire des exploitants et des collaborateurs dans la pratique de leur métier.
L’avenir du transport et de la logistique n’est donc pas qu’une question d’outils et de matériels. Quand bien même la société pousserait au verdissement rapide de l’activité. Nous sommes au début d’une histoire où chacun doit trouver sa place, en misant sur la collaboration des savoirs, la pérennité économique des nouveaux modèles et un accompagnement du politique. La satisfaction du client final en bout de chaîne est à ce prix !