La transformation digitale des aéroports aura-t-elle raison du téléaffichage ?
Ils sont utiles aux millions de passagers qui fréquentent les aéroports. Les FIDS (pour Flight Information Display System), les systèmes de téléaffichage qui indiquent les heures d’arrivée, de départ et les portes d’embarquement, ne semblent pas reposer sur une technologie très complexe. Pourtant, leur rôle stratégique dans le bon fonctionnement des aéroports nécessite un système d’information suffisamment robuste pour garantir l’affichage 100% fiable et permanent des informations.
9% des dépenses IT des aéroports seraient liés au téléaffichage
Dans son livre blanc The future of the airport industry, le cabinet de conseil Wavestone fait l’état des lieux des dépenses IT constatées dans les aéroports. La part des FIDS dans le budget global moyen de l’IT dans les aéroports est estimée en 2017 à 9%, devant les Télécoms (7%), le système des bagages (6%) et la sécurité (5%).
Étonnant ? Pas tant que ça. Le système d’information qui se cache derrière le téléaffichage doit collecter, analyser et réconcilier en temps réel de l’information issue de systèmes tiers sensibles, comme les systèmes de réservation des compagnies, et les systèmes de gestion de l’aéroport. Tout cela nécessite un maintien en condition opérationnelle optimal pour éviter le défaut d’affichage, ainsi qu’une vigilance accrue du point de vue de la sécurité des données.
L’IT du smart airport se focalise sur l’expérience voyageur
Avec la transformation digitale, les systèmes d’information des aéroports sont à un tournant de leur histoire. Pendant des décennies, les aéroports se sont appuyés sur des process manuels ou faiblement informatisés. Le SI se concentrait alors sur les fonctions névralgiques de l’aéroport, c’est-à-dire le téléaffichage, l’enregistrement des passagers (via le système CUTE), la base de données contenant les informations de vol (ou AODB – Airport Operational Data Base) et le système de gestion des ressources aéroportuaires (ou RMS – Resource Management System).
Sur ce socle informatisé historique viennent aujourd’hui s’ajouter les systèmes développés dans le cadre du smart airport. Comme le montre l’illustration ci-dessous, la transformation digitale des aéroports accompagne un véritable changement de paradigme. Les systèmes d’information ne sont plus seulement tournés vers l’amélioration des processus métiers de l’aéroport, mais visent également à faciliter l’expérience des voyageurs. On parle ici de self-checking, de connexions Internet permanentes, de contrôles de sécurité automatisés, de parcours omnicanaux et d’informations contextualisées.
Le téléaffichage va-t-il évoluer dans les prochaines années ?
Tous ces développements vont avoir un poids non négligeable dans les dépenses IT. Le livre blanc de Wavestone prévoit une augmentation moyenne des budgets IT des aéroports de 4% par an. Mais il reste une inconnue. Quel sera le sort réservé au téléaffichage ? Bénéficiera-t-il lui aussi de nouveaux investissements ou verra-t-il sa part relative diminuer dans les prochains budgets ?
Pour le moment, les experts s’accordent à dire que le téléaffichage ne devrait pas connaitre de révolution technologique majeure dans les prochaines années. Et ce pour une raison simple : le passager est souvent pressé et chargé de bagages. L’information doit donc être accessible facilement, tout au long du parcours voyageur, sans manipulations excessives.
Les évolutions à prévoir seront principalement d’ordre matériel. L’arrivée des écrans de définition 8K et des écrans souples devrait permettre d’afficher des images plus immersives, plus ludiques, avec davantage de contextualisations. On peut ainsi imaginer personnaliser la langue de l’affichage en fonction des vols en cours ou s’appuyer sur les technologies de reconnaissance faciale des voyageurs.
Le téléaffichage tel que nous le connaissons ne devrait donc pas subir de profondes transformations dans les prochaines années.