Embrasser l’IA : la seconde transformation digitale des entreprises
L’utilisation de l’IA en entreprise est devenue inévitable. En effet, elle apporte un avantage compétitif au niveau individuel et pousse les collaborateurs à l’utiliser pour satisfaire des ambitions personnelles de carrière, conquis par la notion de performance, de simplicité, et de qualité du travail rendu que leur apporte l’IA.
Partant de ce constat, le fonctionnement et les limites de l’IA doivent être non seulement comprises mais suivies par les dirigeants, qui doivent planifier son intégration dans l’entreprise afin de maîtriser son impact, au risque de perdre en compétitivité et voir les savoir-faire de l’entreprise s’effacer.
L’essor de l’IA : une croissance exponentielle
La trajectoire de l’intelligence artificielle (IA) est exponentielle. Comme de nombreuses formes de technologie, cette croissance est attribuée à la loi de Moore, qui prédit que le nombre de transistors (un élément clé du traitement de l’information) sur une puce double environ tous les deux ans. Cela conduit à une amélioration rapide de la puissance de calcul, permettant de développer et de mettre en œuvre des algorithmes d’IA plus complexes et plus puissants.
Les derniers chiffres de l’IA viennent conforter cette croissance exponentielle. Premièrement, les entreprises ont massivement investi dans cette technologie : en 2023, les investissements privés ont atteint 92 milliards de dollars. Le segment de l’IA générative, quant à lui, a vu ses financements grimper à 25,2 milliards de dollars en 2023, soit 9 fois plus qu’en 2022 (Source).
La puissance de calcul allouée à l’IA a elle aussi évolué, ce qui entraîne une augmentation drastique de ressources nécessaires pour entraîner les modèles modernes. Depuis les débuts du Machine Learning en 1950 jusqu’aux IA multimodales (Chat GPT, Gemini, etc.), plusieurs étapes ont été nécessaires comme le 1er perceptron, les réseaux de neurones profonds, l’apprentissage profond théorique ou encore début de l’utilisation des cartes graphiques pour l’IA. À propos de ce dernier point, notons que la société NVIDIA crève le plafond des capitalisations boursières due à la demande exponentielle de ses cartes graphiques. Ses actions ont augmenté de plus de 170 % cette année et ont progressé d’environ 1 100 % depuis leur plus bas niveau d’octobre 2022 (Source).
Cette ascension se traduit par une démocratisation de l’IA, qui devient accessible au plus grand nombre. Ainsi, des outils d’IA simples d’utilisation et peu coûteux pour l’utilisateur final se multiplient, à l’instar de ceux fournis par OpenAI (ChatGPT), Google (Gemini) ou encore Mistral, permettant aux individus et entreprises de l’intégrer à leurs activités. Les cas d’usage de l’IA semblent se décliner désormais dans tous les secteurs, de la santé à l’industrie en passant par le commerce ou encore les services.
Cette évolution n’est pas sans impact économique. L’IA représente un poids financier intrinsèque important, avec des investissements massifs en recherche et développement (on parle de plusieurs milliards d’investissement). Son développement et son adoption par les entreprises génèrent également des impacts sur l’emploi. L’automatisation de certaines tâches par des systèmes d’IA peut entraîner des suppressions d’emplois dans certains secteurs, tandis qu’elle en crée de nouveaux dans d’autres.
L’essor de l’IA soulève donc des enjeux économiques et sociétaux majeurs. Il est donc crucial pour les organisations d’anticiper les transformations pouvant être induites par cette technologie et de mettre en place des actions pour favoriser son adhésion et la maîtriser au lieu de se la voir imposer.
Planifier l’intégration de l’IA dans les entreprises
Planifier l’intégration de l’IA en entreprise se révèle être essentiel pour rester compétitif, mais surtout, maîtriser les compétences internes. Car à trop déléguer à l’IA, les collaborateurs risquent de ne plus questionner leurs expertises, surtout s’ils ne sont pas sensibilisés au sujet et à l’utilisation de l’IA. Et c’est l’un des risques majeurs de l’utilisation de l’IA en entreprise.
De plus, l’avantage compétitif pour l’entreprise sera d’autant plus important si l’IA ne se limite pas à servir la volonté des collaborateurs mais agit à plusieurs niveaux, par exemple :
- Pour un collaborateur : aide à la rédaction, à l’analyse, à la recherche documentaire, à l’idéation, etc.
- En interne : suivi d’indicateurs de performance, aide à la stratégie interne, normalisation des process internes entre différentes entités, etc.
- En externe : analyse de marché, veille et surveillance de sujets extérieurs, etc.
Les risques à avoir recours à l’IA en entreprise sont assez balisés. Au-delà de la peur de se faire remplacer par l’IA ou de se faire dépasser, les risques majeurs sont :
- La fuite d’informations sensibles, ce que fait l’IA d’une information ;
- La perte de compétences et la dépendance technologique, notamment s’il y a une absence de sensibilisation au sujet en interne ;
- La délégation de la responsabilité, l’IA se voyant déléguer des taches faillibles il devient important de sensibiliser les collaborateurs à sa façon de fonctionner (prompt, inputs) … et de se tromper (hallucinations, biais).
Embrasser l’IA pour mieux se protéger des risques
L’IA est souvent présentée comme une technologie révolutionnaire capable de bouleverser tous les aspects de notre société, y compris le monde de l’entreprise. Cependant, il est important de rappeler que l’IA est avant tout un outil, au même titre qu’un logiciel informatique. L’IA n’est donc ni bonne ni mauvaise : son impact dépend de l’usage que l’on en fait.
Les risques associés à l’IA sont donc majoritairement liés à son utilisation ou à contrario, sa non-utilisation. Si l’on se penche plus en détail sur les risques :
- ceux liés à la non-maîtrise de l’IA : lorsque l’IA n’est pas utilisée en entreprise, elle peut engendrer une perte de compétitivité, la fuite de compétences ou encore une utilisation d’outils par les salariés qui échappent aux équipes sécurité (Shadow IT).
- ceux liés à la mauvaise utilisation de l’outil : si l’IA est mal maîtrisée dans l’entreprise, cela peut aussi avoir des conséquences. Par exemple, lorsque l’IA est utilisée massivement dans le Cloud sans pour autant s’inquiéter des choix de données, ou encore quand les collaborateurs se reposent sur les réponses de l’IA sans prendre de recul ou analyser le résultat. Dans ce dernier cas, on pourrait observer une perte progressive du savoir-faire de l’entreprise.
Il est donc crucial pour les entreprises qui souhaitent utiliser l’IA ou qui l’utilisent déjà de le faire de manière cadrée et responsable. Cela implique de sensibiliser et de former les collaborateurs à comprendre le fonctionnement d’une IA et à mieux maîtriser son usage (qu’est-ce que l’IA peut leur répondre, quand savoir si l’IA a bien ou mal répondu, etc.). Ces bonnes pratiques amèneront les entreprises à être plus compétitives au travers de la montée en compétences de leurs équipes au sujet de l’IA.
il est donc important de comprendre qu’adopter l’IA n’est pas synonyme de prendre des risques, mais plutôt de se donner les moyens de les maîtriser et de se prémunir contre les menaces futures. Comme avec l’adoption de l’informatique, d’Excel et d’Internet, l’adhésion par les collaborateurs et la confiance des organes dirigeants de l’entreprise sont l’un des piliers de la réussite d’un projet de transformation digitale par l’IA.
• Optimisation des processus et gain de productivité
• Amélioration de la prise de décision
• Personnalisation de l'expérience client
• Développement de nouveaux produits et services
• Réduction des coûts
1. IA basée sur les règles : utilise des règles prédéfinies pour prendre des décisions
2. IA par apprentissage automatique : apprend à partir de données pour améliorer ses performances
3. IA par apprentissage profond : utilise des réseaux de neurones artificiels pour apprendre à partir de données complexes