Digitalisation de la Supply Chain : Les robots au service de l’industrie-4.0
Les investissements en robotisation (domaine dans lequel l’innovation française est performante) ont pris du retard en France selon la Fédération internationale de robotique. Ainsi, la France ne figure pas en tête des pays les plus automatisés : elle est en 10e position du nombre de robots industriels pour 10 000 employés, loin de certains pays de l’Union européenne (comme l’Allemagne ou la Suède). S’ajoute à cela que la transformation digitale reste très limitée dans les petites entreprises…
En France, les métiers de la logistique et du transport représentent plus de 1, 9 millions d’emplois. Ils concernent aussi bien le transport que l’industrie ou le commerce. Cela représentante la 5e activité économique du pays, derrière l’industrie, la construction, le commerce et l’hôtellerie-restauration. Au niveau mondial, la France se place en 6e position sur le segment de l’e-commerce en 2019.
Supply chain : Pourquoi vouloir se digitaliser ?
La digitalisation de nos entreprises de la supply chain devrait leur permettre d’améliorer la productivité des opérations. Cycles de production raccourcis, amélioration de la visibilité et de la traçabilité, sécurisation des données sont autant d’atouts dont bénéficieront les entreprises hyperconnectées.
La digitalisation œuvre également pour améliorer la collaboration entre les employés, limiter les travaux dangereux et répétitifs grâce à la robotisation et l’automatisation des tâches. Cette modernisation avec l’utilisation des dernières technologies permet également d’attirer plus facilement les talents. Enfin, la digitalisation permet de mettre l’accent sur un élément contemporain important, celui de répondre aux grands défis environnementaux.
Si toutes les entreprises ne s’y sont pas encore mises, c’est qu’il existe des freins à cette digitalisation. Les coûts peuvent notamment paraître dissuasifs et jugés avec un retour sur investissement trop long… Il y a aussi des freins organisationnels comme la formation du personnel encadrant à intégrer ce type de technologie mais aussi l’acceptation des salariés à leur incorporation. Il y a enfin des freins techniques tel que l’intégration aux systèmes préexistants.
Quelle technologie pour se digitaliser ?
Il existe deux grandes catégories de technologie pour la digitalisation de la chaine logistique :
- Tout d’abord les technologies de l’informatique s’appuient sur des logiciels pour collecter de l’information avec de l’IoT. Ces données sont ensuite analysées massivement. Enfin l’IA (Intelligence Artificielle) permet de faire de la prédiction. L’informatique permet en parallèle de garantir la sécurisation des données.
- D’un autre côté les technologies d’équipements physiques sont développées au travers des machines telles que les robots, les impressions 3D, les véhicules autonomes, les drones ou encore les casques ou lunettes de réalité mixte ou augmentée.
Robots en entrepôt, le focus
La robotique est un des principal axe de développement attendu par nos entreprises après celui de la big data et l’analyse des données de masse.
Si l’on s’intéresse de plus près à la robotisation dans les entrepôts, on peut distinguer différentes sous-catégories : il y a tout d’abord les solutions mécanisées telles que les convoyeurs ou encore les AGV (Automated Guided Vehicule). C’est le cas notamment pour les véhicules de remorquage ou chariots élévateurs autonomes qui nécessitent un espace dédié dans le bâtiment ainsi que des investissements lourds. Au niveau des systèmes mécanisés, et donc toujours avec le même genre de contraintes, il existe aussi des bras robotisés qui permettent de manipuler de façon autonome des colis, en particulier pour les opérations de palettisation ou d’éclatement de palettes.
Ensuite, il y a la cobotique, c’est-à-dire des robots qui aident les opérateurs dans la manipulation des colis : par exemple dans la précision des gestes ou encore dans la gestion du poids. Ils ne nécessitent pas d’espaces dédiés car ils ont été conçus pour être en interaction avec l’homme, sans risque de le blesser.
Il y aussi les drones, ces véhicules volants télécommandés ou autonomes qui peuvent avoir différents types de missions comme transporter des charges ou accompagner les inventaires.
Enfin les AMR (Autonomous Mobile Robot), des robots autonomes roulant en collaboration et au milieu du personnel qui permettent d’automatiser les entrepôts sans pour autant changer leur infrastructure ou nécessiter des investissements lourds. Cette dernière catégorie est un marché en pleine croissance, elle apporte des solutions là où les solutions mécanisées ne peuvent être compétitives (comme les entrepôts de détail ou dans le secteur du commerce de l’électronique), tout en allant grignoter le marché des AGV. En effet, les AMR semblent être préférés dans les petits et moyens entrepôts en raison de coûts plus faibles et d’un déploiement rapide. Leur plus forte valeur ajoutée est d’être en mesure de s’insérer dans des organisations existantes afin d’épauler les préparateurs de commande en leur évitant des déplacements chronophages et sans forte valeur.
Quel robot choisir ?
Indépendamment des problématiques de coûts qui sont bien évidemment très structurantes, se pose la question de l’usage que l’on souhaite faire du robot. Si le périmètre de certaines solutions est bien défini comme celui des convoyeurs, d’autres comme les AMR sont à appréhender. Il peut alors être plus intéressant de choisir un intégrateur qui sera en mesure de faire dialoguer le WMS (Warehouse Management System) avec les robots. Cela est d’autant plus nécessaire puisque les constructeurs d’AMR ne cherchent pas à faire l’intégration de leurs robots généralistes (sauf dans les rare cas où ils les ont déjà spécialisés).
De leur côté, les éditeurs WMS n’ont pas encore pris la mesure d’intégrer les robots comme extension de leur solution. S’ajoute à cela qu’il est possible qu’au sein d’une même entreprise, plusieurs WMS et demain plusieurs solutions AMR soient utilisées. L’intégrateur semble alors totalement dans son rôle pour apporter l’aide et le savoir-faire d’intégration en y ajoutant toutes les autres briques techniques que l’on a l’habitude de trouver dans un entrepôt (solution RFID, put-to-light, beacon, etc.)