Déchets dans la nature : la loi AGEC aura-t-elle un impact cet été ?

Canettes écrasées au sol, mégots artistiquement jetés par la fenêtre de la voiture ou depuis le balcon, meubles et autre réfrigérateur abandonnés sur la voie publique… Les Français continueraient-ils à se croire au Moyen Âge, époque durant laquelle, c’est bien connu, nos ancêtres déversaient toutes leurs ordures dans la ruelle en bas de chez eux ? Un simple tour en bas de chez soi, en forêt, à la plage ou à la montagne, et l'on serait enclin à le croire ! Ça n'est pourtant pas faute de vouloir nous interpeler sur le sujet, alors même que la loi AGEC (voir encadré en fin d’article) est bien déterminée à en finir avec le tout jetable. Sauf que, de l'amont à l'aval, les usages et habitudes ont encore du mal à changer... notamment en été. Oublions-nous toutes nos bonnes résolutions en vacances ?

La Loi AGEC vise à réduire les déchets jetables dans la nature.
La Loi AGEC vise à réduire les déchets jetables dans la nature.

Tout ce qui est petit est mignon… Oui, mais pas ton déchet dans la nature !

« Les petits déchets et les déchets abandonnés urbains sont parmi les mieux tolérés du fait, soit de leur faible impact supposé (comme les mégots), soit de la réassurance d’une collecte par les équipes municipales. » C’est ce qui ressortait en 2020 de l’étude IFOP menée pour Gestes Propres et Citeo. Étude qui pointait dans le même temps que « l’évaluation du caractère choquant des différents types de déchets se trouve corrélée à l’attention portée personnellement à chacun des détritus. Les petits déchets sont jugés moins choquants du fait de leur taille : plus le déchet est petit, plus son impact sur l’environnement est sous-estimé, plus il est banalisé, et moins il choque. »

Sauf que 27% des répondants sondés avouant (à moitié pardonnés ?) avoir déjà abandonné un déchet au sol – du mégot au chewing-gum – sans s’être donné la peine de le ramasser, cela finit tout de même par faire un peu de monde ! Et par peser ! Un million de tonnes de déchets sauvages ont été jetées en France en 2020, soit 15 kg par habitant*.

Notons tout de même que plus c’est gros, plus la tolérance va décroissant.

En tête de liste des déchets abandonnés les plus déplaisants aux yeux des concitoyens* ? Les emballages et les restes de restauration rapide (92%), les bouteilles en verre (92%), les emballages de boissons (91%) et les sacs plastiques (91%).

Bien évidemment, à ce triste jeu du « Hop ! Ni vu ni connu, je jette », c’est toujours (majoritairement) la faute de l’autre ! Et les Français de déplorer la main sur le cœur que cette problématique est « de l’incivilité, de la transgression pure et simple des règles du bien vivre ensemble ! »

Déchets dans la nature : et si on se responsabilisait ?

Outre les nuisances visuelles, ces dépôts et abandons « sauvages » sont une plaie pour les collectivités (qui n’en finissent pas de ramasser) et pour l’environnement (qui ne peut tout « digérer »).

Un environnement qui, vacances d’été obligent, dépasse nos rues et trottoirs pour s’élargir aux espaces verts, aux parcs, aux plages et parkings, aux bords de mer, aux forêts et autres chemins de tout type.

Toujours selon l’étude de Gestes propres, 78 000 tonnes de déchets s’accumulent ainsi le long des routes, 10 000 tonnes dans les cours d’eau, plus de 660 tonnes sur le littoral ! (Et 450 tonnes sur les pistes de ski. Car l’hiver ne refroidit pas, hélas, ce type d’ardeur « à tout balancer »)

Là où tu passes, la nature trépasse ? Nous nous garderons ici de surdramatiser. Disons qu’elle est pour le moins… souillée. Et que cela n’est pas sans grave incidence sur la flore (qui a envie de voir des pâquerettes étouffées sous la box plastique d’un burger ?) et de la faune (doit-on rappeler l’existence du 7e continent dans nos océans, « vortex de plastique » qui met en péril les animaux marins qui les ingèrent au risque de s’étouffer, tout comme les coraux, dont l’oxygène et la lumière nécessaires à leur survie sont obstrués ?)

« Il faut les coraux ! » En attendant d’afficher ce slogan sur nos tee-shirts au même titre qu’un « Nous sommes tous une fougère asphyxiée », commençons donc par nettoyer derrière nous et à nous assurer que nous n’avons rien oublié : ni serviettes, ni bouées, ni reste du « déjeuner sur l’herbe ». De quoi s’inspirer du tableau du même nom : que du « beau linge » soigneusement étalé, sans trace d’un papier oublié !

Sur ce, à vous les belles promenades estivales !

 

 

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Marine PAGES
Marine PAGES
Marine est Product Manager Reuse chez Hub One. Elle est chargée du développement et du lancement d’une solution logicielle et matérielle qui accompagne nos clients dans leur passage au réemploi après avoir passé plusieurs années dans le retail. Passionnée par la cuisine, Marine ne s’arrête pas à l’élaboration des recettes mais s’intéresse à tous les sujets autour de l’alimentation tels que sa géopolitique, son histoire et son avenir. En famille, Marine aime les road-trips et n’hésite pas embarquer son petit garçon de 2 ans à la découverte du monde. Côté technologie, Marine aime utiliser l’application Figma, un outil de design collaboratif. Toujours connectée à son job, elle consulte quotidiennement les médias spécialisés et se tient ainsi au courant des évolutions des secteurs d’activité de ses clients. Marine, curieuse de ce que demain nous réserve, lit et écoute des médias qui explorent les nouveaux imaginaires du futur.
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